venerdì 21 settembre 2012

Il dibattito sullo stalinismo alla Fondation Gabriel Péri di Parigi

Staline et le stalinisme dans l’histoire
Intervention de Domenico Losurdo et Nicolas Werth à la Fondation Gabriel Péri  
Le 12 avril 2012, a eu lieu à la Fondation Gabriel Péri une rencontre sur le thème "Staline et le stalinisme dans l’histoire", avec l’historien Nicolas Werth et le philosophe Domenico Losurdo. Voici l’intervention liminaire de Domenico Losurdo.
Les philosophes aiment à s’interroger en évoquant non seulement les événements historiques mais aussi les catégories avec lesquelles nous interprétons ces événements. Aujourd’hui, quelle est donc la catégorie avec laquelle on interprète Staline ? Celle de folie sanguinaire. Cette catégorie a été déjà utilisée contre Robespierre, contre la révolution de 1848, contre la Commune, mais jamais contre la guerre, ni contre Louis XVI, ni contre les Girondins ou Napoléon. Pour ce qui concerne le XXème siècle, nous avons des études psychopathologiques sur Lénine, Staline, Trotski, Mao, mais pas, par exemple contre Churchill. Or, tout le groupe dirigeant bolchevik se prononçait contre l’expansionnisme colonial, tandis que Churchill écrivait « la guerre est un jeu auquel il faut sourire ». Il y eut ensuite le carnage de la Première Guerre mondiale, le groupe dirigeant bolchevik, Staline compris, est contre ce carnage, mais Churchill déclare encore : « la guerre est le plus grand jeu de l’histoire universelle, nous jouons ici la mise la plus élevée, la guerre constitue l’unique sens aigu de notre vie ». Alors, pourquoi l’approche psychopathologique dans un cas et pas dans l’autre ?... Leggi tutto da lafauteadiderot


Intervention de Nicolas Werth à la Fondation Gabriel Péri
Ce n’est pas souvent que j’ai la chance de rencontrer des philosophes car on n’est assez cloisonnés dans notre domaine disciplinaire, mais plutôt que d’entrer d’emblée dans un débat avec Domenico Losurdo, je vais évoquer mon dernier livre et, après ces considérations très globales, l’approche philosophique, par catégories, je vais redescendre « au ras des pâquerettes », et les « pâquerettes » de l’historien ce sont les archives.

Je vais donc vous parler de ce travail collectif L’état soviétique contre les paysans qui est le résultat, le condensé, d’un travail entrepris par Alexis Berelowitch, historien et sociologue français, moi-même, et une équipe d’historiens russes dirigés par le Professeur Danilov. Cette collaboration avec des historiens russes est une des grandes richesses actuelles de notre historiographie occidentale : après des années de non-dialogue, de coupure, avec nos collègues russes et plus généralement ceux qui étaient de l’autre côté du rideau de fer, depuis une vingtaine d’années il y a convergence et travail en commun, des équipes se sont constituées. Ainsi, j’ai eu la grande chance, il y a déjà 15 ans, d’être invité par Victor Danilov, la figure principale de l’histoire de la paysannerie soviétique, à participer avec d’autres historiens à un projet de publication d’archives, les rapports de la police politique sur l’état des campagnes entre 17-18 et la Seconde Guerre mondiale, 1939. Sept volumes sont ainsi parus en Russie, échelonnés entre 1998 et 2012, soit au total 7000 pages...

1 commento:

Anonimo ha detto...

Dear professor Losurdo

Werth's intervention seems quite defensive, I must say.
Acknowlegedly, there were people from all factions aiming at industrializing very quickly, and simultaneously also keeping the peasant's good will.
That's definitely not a novelty.
But the important is to understand that, in such cases, chices must be made, and choices imply costs.
("You can't both have your cake and eat it"). No one says Stalin was always right. But nor were his opponents. And the final result is far from gloomy, unlike what Werth says. Problems of stagnation arose specially later, much later; and there's no "original sin" of collectivization on its basis, unlike what Werth suggests.
As to the targeting of particular groups, the fact is that Stalin's Constitution of 1936 ended discriminations to all groups, (including priests), now accepted in a "normalized" society.
And if particular groups were put under suspiction, well, consider what the USA did with its own ethnic Japanese population during world war II. And the USA were of course much, much less under attack than the Soviets!
It was not about anti-Polish ou anti-German paranoia. It was about very reasonable and well founded fears.
As to Spain, well, of course any one gets impressed by 750 thousand people snuffed... but to refer this exclusively to Stalin is only the continuation of the novel of the classical "psycho-pathological" approach you rightly mentioned.
Ah, but on the whole Werth is no doubt very much on the defensive.
Congratulations, and all the best,

Lisboa, 23 de Setembro de 2012
João Carlos Graça